Une part importante de mon travail consiste à aider les propriétaires de chiens à faire la part des choses entre d’un côté les exigences concernant le comportement de leur chien réalistes et de l’autre celles qui ne le sont pas.
Tous les chiens ont besoin d’un environnement stimulant incluant des sorties, des jeux, des contacts avec des humains et des congénères. Si vous imposez à votre chien un environnement très pauvre en stimulations dans lequel il aura donc très peu d’occasion de dépenser son énergie vous ne pourrez pas espérer de manière réaliste qu’il soit toujours sage et ne fasse jamais de bêtises. Sauf à le voir déprimer ! Mon travail consistera alors à vous encourager à changer certaines de vos habitudes pour offrir à votre chien un environnement correspondant davantage aux besoins de son espèce (faire plus de sorties notamment).
Ensuite il faut aussi avoir en tête que chaque chien est différent et qu’on ne peut donc pas exiger les mêmes choses de tous les chiens.
L’environnement quotidien du chien y est certes pour beaucoup dans son comportement. Mais il faut aussi faire avec son caractère.
Par caractère j’entends ici une humeur générale et durable, qui résistera en partie au travail d’éducation. Le caractère est le résultat :
• De l’histoire du chien : les habitudes qu’il a prise ou non, les sensibilités qu’il a développées (exemple il a peur des autres chiens suite à une mauvaise socialisation), on pourrait dire son « humeur générale ».
• De son patrimoine génétique (en partie lié à la race). (Sur ce point voir Scott JP, Fuller JL, Genetics and the social behavior of the dog, The Chicago University Press, 1965)
Bien sur il est possible de travailler sur les habitudes du chien et sur ses sensibilités, mais certaines sont plus “ancrées” que d’autres, particulièrement lorsqu’ elles sont la conséquence, plus ou moins directe, du patrimoine génétique.
Chaque chien est unique et tous les chiens réagissent différemment au travail mis en place par l’éducateur. Certains chiens nous surprennent par leur capacité à changer. Mais l’éducation n’a pas vocation à faire de tout chien un chien 100 % placide et inoffensif (si c’est ce que vous souhaitez il est plus sage d’acheter un cochon d’inde, voir une peluche!). Le propriétaire du chien, à l’aide de l’éducateur, doit apprendre et accepter les limites de son chien, et trouver des solutions pratiques pour faire avec ces limites (par exemple acheter une poubelle qui ferme bien si votre chien vide la poubelle lors de vos absences).
D’autant que si en théorie on peut imaginer faire évoluer n’importe quels comportements, ou presque, de n’importe quel chien, il faut voir en pratique : quel temps, quelle énergie, quel argent est-on prêt à mettre pour voir changer le comportement de son chien ? Et quels risques est-on prêt à prendre, pour son chien ou son environnement ?
L’important c’est de trouver une solution qui permettent aux deux parties, le maître et le chien, de se sentir bien. Une solution pratique ne convient pas lorsque elle rend malheureux le chien et/ou le maître.
Dans les cas extrêmes si ni un travail d’éducation, ni des solutions pratiques ne permettent de mettre en place une vie quotidienne agréable pour le chien et le maître (par exemple si le chien demeure un danger pour son environnement, qu’il déprime, qu’il pose des problèmes de voisinage importants etc.) l’éducateur peut être amené à suggérer aux maîtres de se séparer du chien.
Dans ces cas là je me propose à aider à replacer le chien dans un environnement qui convienne mieux à ses besoins et à son caractère.